Élodie Gamot

Élodie Gamot — 27 octobre 2021

Pourquoi 60 secondes dans 1 minute ?

Pourquoi 60 secondes dans une minute ? 24 heures dans une journée ? 365 jours dans l’année ? A l’exception d’une année bissextile par-ci par-là, nos mesures du temps fonctionnent plutôt bien, et ce depuis plusieurs millénaires ! En effet, le découpage de notre temps n’a rien de récent.

Horloge

Les Mésopotamiens, aux origines des mathématiques

Quand on parle de Mésopotamie, on parle d’une vaste région du Moyen-Orient dans laquelle s’est développée une incroyable civilisation plusieurs millénaires avant notre ère. Chacun sait que les Mésopotamiens sont à l’origine de la première forme d’écriture mais ils ont aussi posé les bases de nos mathématiques ou de notre système de mesure du temps.

Les Mésopotamiens utilisaient un système de numérotation de base 60 : c’est le système sexagésimal. Autrement dit, de la même manière que nous disposons de 10 symboles pour compter (de 0 à 9), les Mésopotamiens disposaient eux de 60 signes. Cela semble très ambitieux, mais c’est en réalité très pratique. En effet, le nombre 60 possède de nombreux diviseurs, notamment 2, 3, 4, 5 et 6… ce qui est utile pour réaliser plus facilement des calculs et particulièrement des fractions.

Du degré à la minute

Les Mésopotamiens étaient aussi de fins observateurs de la voûte céleste. A partir de leurs observations du Soleil, ils ont divisé l’année en 12 mois de 30 jours soit 360 jours pour faire une révolution complète (ou presque).
Les Egyptiens avaient réalisé le même calcul, si ce n’est que pour mieux respecter les observations, ils avaient ajouté 5 jours épagomènes à leur calendrier, jours-anniversaires des dieux principaux : Osiris, Iris, Seth, Nephthys et Horus.

On doit aussi aux Mésopotamiens la mesure du degré comme étant 1/360 d’un tour complet, peut-être en raison de leur année de 360 jours, mais peut-être aussi en raison du triangle équilatéral, dont l’angle a été associé à leur chiffre fétiche : 60 degrés.
D’ailleurs, pour aller plus loin dans leurs calculs, ils ont imaginé une subdivision du degré en 60 éléments appelés minutes d’arc. Et ensuite, une subdivision de la minute d’arc en secondes d’arc. Les Grecs ont adopté et transmis bon nombre de principes mathématiques mésopotamiens et c’est pourquoi ces termes et valeurs sont parvenus jusqu’à nous.

D’ailleurs, en réalité, parler de minutes et de secondes pour décrire des angles n’a rien de si étrange. Aujourd’hui encore, on peut se repérer géographiquement sur Terre à l’aide du système DMS (degré, minute, seconde), utilisé par exemple dans les GPS. En astronomie aussi, on utilise encore aujourd’hui les subdivisions du degré. Ainsi, le parsec est une unité astronomique dont le nom est la contraction de “parallaxe-seconde”… Seconde d’arc, évidemment !

Des étoiles pour se repérer dans la nuit

Concernant le découpage de la journée en 24 heures, nous le devons aux Egyptiens. Ceux-ci ont aussi effectué des observations très précises du ciel, et c’est grâce à elles qu’ils ont mis en évidence 12 étoiles, nommées décans, qui leur permettaient de mesurer l’écoulement du temps pendant la nuit. Dans l’un de leurs textes funéraires, le Livre des Portes, on peut lire que l’âme défunte doit suivre le trajet du disque solaire pendant la nuit et traverser 12 portes avant d’atteindre la félicité.
Ce découpage en douze heures a été plus tard appliqué aux journées, puis affiné en fonction des saisons. Et quoi de plus simple pour suivre le passage des heures et des journées que l’observation de l’ombre d’un bâton vertical planté dans le sol ? Les Egyptiens utilisaient ainsi des gnomons, véritables ancêtres des cadrans solaires.

Il n’y a pas d’“âge” pour faire des maths !

Notre système de mesure du temps a traversé les âges ! Alors bien sûr, la précision que l’on atteint aujourd’hui avec nos horloges atomiques n’a rien à envier aux cadrans solaires romains, mais les bases sont posées !

Élodie Gamot
Élodie Gamot — Responsable pédagogique

Elodie, c'est la professeure de maths que tout le monde rêverait d'avoir et maintenant nous l'avons chez NumWorks ! Passionnée et passionnante, elle aime raconter des histoires… et pas seulement à propos des mathématiques !